Les heures courent sur le fil d’horizon
Murissent et crèvent, s’épanchent
Hors de l’eau sur la plage
Et s’enfouissent dans sa chaleur,
L’air vibre d’ondes métalliques
De crissements d’élytres solaires et invisibles
Et caresse les corps alanguis de fin d’été
Les yeux ont oublié le ciel sous les paupières lourdes
Les livres sont tombés des mains
lentes.
Ne restent que les enfants
Pour projeter des ombres vivantes
On voit s’élever des châteaux
Ceinturés de laminaires
Erigés par des architectes éphémères
Des maîtres d’œuvre de hasard
Qui picorent la lumière
Et y accrochent les guirlandes de leurs rires
Dans un va-et-vient multicolore de fourmis affairées.
Le sable impassible
Absorbe
l’eau des douves
Et abolit l’urgence
La mer n’a pas le choix
Son indulgence au long des tapis d’algues lacérées
N’aura duré que quelques heures
On voit s’écrouler
des rêves
Dans un silence de ruines
Juste troublé par l’appel écorché d’un goéland.
Premières illusions perdues, prémices d’amours fugaces,
Demain sera
septembre.