Rites de passage

Ce sont cortèges de lutins à voix de fausset

Pierrots à voix de bronze

Enfants rois engendrés par des songes de moelle

Leur chair en sursis s’abreuve au ressac des heures

Le ciel nomade répand ses cris grenus

D’oiseaux affamés sous le ciel d’ouest.

Leurs songes hésitants se font poussées de fièvre

Cadenassent leurs désirs furtifs

Dont les échos se heurtent aux déceptions de l’aube

Offrandes désinvoltes au fer rouge des ventres

Le destin se précise en une mécanique laiteuse.

Ils sont nouveaux vivants sous le tourniquet de l’été

Ils ont si peu vécu que leurs douleurs d’emprunt

Ne sont que jeux de masques

Aucune cicatrice ne trahit leurs blessures

Ce sont farfadets à voix de cuivre

Ou processions de spectres à voix de rogomme

Géants aux mains clouées sur les couvercles des collines

Leur chair liquide touche à pas d’ombre les saisons

Le soleil explose dans leurs poumons

En inflorescences de gypse

Nains ou géants leur armure tinte

Et se démantèle contre les parois du temps

Leurs masques sont en suspens sous un carrousel d’arbres

Ils pleurent à voix haute dans les cages des rêves

Ils éclatent de joie aux grands vents de leurs rires

Même si la mort gronde au détour des chemins

Elle jaillit d’étoiles écartelées

Elle hante leurs paupières de nébuleuses sanglantes 

Ils ont beau s’approcher du pluriel de la sève

Les chemins de la chair mènent aux laves communes

Les hoquets du destin attendent les trois coups

 

Puisse être belle la vie qui meuble l’entre-temps.

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.