L’arbre force ses racines lentes
Impatient de briser le fil du temps
La ligne des prairies les chemins de traverse
Les traces
des lisières nous restent dévolus
Nos corps errants se heurtent aux murs sonores des tocsins
Ignorants de la force
Qui jaillit de la sève
Complices
des bruits sourds de l’irruption au monde
Cette force qui gronde dans les gorges dévale les torrents
Soulève des galops de grêle sur les plaines
Rejoint les femmes
feuilles aux yeux verts de l’enfance
Leur duvet de nervures que le vent frôle à peine
Lorsque leurs mains se cherchent
Tout au long des sentiers qui mènent aux clairières
Leurs paumes striées par les rivières
Tandis que les hommes en silence s’avancent
Et rejoignent le cercle où leurs compagnes dansent
Ils ont sur les épaules l’arbre de leur alliance
Avec les femmes feuilles
Dont les ventres moussus font trébucher la mort
Cycles de lunaisons carrousel d’infini
L’arbre force ses racines lentes
Même si nos blessures s’obstinent à s’ouvrir
Notre fièvre se tait le sang se fait murmure
Le sang se
fait semence et fraye son chemin
L’arbre force ses racines lentes
Nos espoirs sont ancrés au profond de la terre
La force des sèves répétées
Est
certitude d’enfantements futurs