Etrangères à la vie, étrangères à la nuit,
Veuves frangées de vent et d’éternel silence,
Ombres de la piété et d’anciennes croyances
Les remous de surface brouillant l’acier du temps
Les croix
ne dompteront jamais les pierres
Prières vaines, miroir sans tain de l’amour,
Veuves frangées de deuil et de trop grande absence
Leurs sabots martèlent le destin
Au droit fil de l’église
A elles seules une île
Où se conjuguent la mort,
Les éclats de la nuit et ses lambeaux de cloître
Ce refuge n’est
rien sans paix et pensée muette
Epaissie par le chant, l’orgue qui masque
Le bruit des mâchoires des vagues,
L’entrechoc des galets, le bruissement des laminaires
Emportées vers le dernier souffle des naufragés,
Veuves
frangées de larmes et de longue patience,
Sous le livre des illusions
Surgissent l’eau, le vent, la terre,
Le feu de toutes les heures
Les souvenirs à pas feutrés
Souvenirs gwen, souvenirs du,
Souvenirs
rires, souvenirs pleurs,
Dieu n’est qu’une image d’éternel remplaçant
Allez devant noires compagnes,
Pensez à eux et que la mer leur soit légère,
Les tambours de Samhaïn valent bien un clocher.
Samhaïn en irlandais, Heñven en breton : soir de la veille du 1er novembre, nouvel an celte, récupéré en Halloween par les américains à des fins commerciales