Enez Sun (Ile de Sein)

Enez Sun

Etrangères à la vie, étrangères à la nuit,

Veuves frangées de vent et d’éternel silence,

Ombres de la piété et d’anciennes croyances

Les remous de surface brouillant l’acier du temps

Les croix ne dompteront jamais les pierres

Prières vaines, miroir sans tain de l’amour,

Veuves frangées de deuil et de trop grande absence

Leurs sabots martèlent le destin

Au droit fil de l’église

A elles seules une île

Où se conjuguent la mort,

Les éclats de la nuit et ses lambeaux de cloître

Ce refuge n’est rien sans paix et pensée muette

Epaissie par le chant, l’orgue qui masque

Le bruit des mâchoires des vagues,

L’entrechoc des galets, le bruissement des laminaires

Emportées vers le dernier souffle des naufragés,

Veuves frangées de larmes et de longue patience,

Sous le livre des illusions

Surgissent l’eau, le vent, la terre,

Le feu de toutes les heures

Les souvenirs à pas feutrés

Souvenirs gwen, souvenirs du,

Souvenirs rires, souvenirs pleurs,

Dieu n’est qu’une image d’éternel remplaçant

Allez devant noires compagnes,

Pensez à eux et que la mer leur soit légère,

Les tambours de Samhaïn valent bien un clocher.

 

Samhaïn en irlandais, Heñven en breton : soir de la veille du 1er novembre, nouvel an celte, récupéré en Halloween par les américains à des fins commerciales

Sein 1981

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.