L'oeuvre du mal

La lune brisa son arc

L’argent brilla dans l’herbe

 

Une sourde rumeur fit vibrer les clairières

La fumée montait drue

Dénonçant les chaumières

Les fous et les brigands sortirent des forêts

 

De ceux qui vinrent en ville

On en pendit plusieurs

Mais la plupart se perdirent

Dans la foule des honnêtes gens

 

Les gobelets d’étain jetaient des éclairs mats

Aux lisières des ponts

Les dés roulaient dans le silence

L’acier vibrait froid

Les acteurs et les juges sortaient des maisons closes

 

Parmi ceux qui moururent

On en reconnut certains

Mais la plupart furent jetés

Dans les charrettes des fosses communes

 

Sur les parvis aux bornes des carrefours

Les putains faisaient pénitence

Les douairières soulevaient leurs jupes

Que de bâtards d’arrière-cuisine

Ne virent jamais l’aube de ces jours sombres

 

De tous ceux qui naquirent

Bien peu furent nommés

Que de bouches bleuies

Sous les porches de pierre

 

Les feux ont figé leurs reflets

Dans le noir des maisons où se mouraient les hommes

Le bruit des longs fardiers

Faisait sonner la neige

Les vivants et les morts commençaient à descendre

 

Parmi ceux qui revinrent

Des maisons du haut

Marchaient des fous et des juges

Des putains et des douairières

 

La vie est si courte parfois

La mort ne choisit pas.

 

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.