Céramique de Jean-Claude Le Mao qui a inspiré ce texte.
[Atelier : enclos de la Chapelle Saint-Jean,Treboul, 29100 Douarnenez]
Regardez Ecoutez le vent se couler
Entre les lames isocèles
Hésiter sur les vagues chercher son chemin
Effleurer les voiles chirurgiennes
Qui cisèlent l’espace
Dessinant
la géométrie verticale des rêves
Enceintes d’avenir inventant les lointains
Fières de leur couleur sur l’eau, contre le ciel
Pour faire chanter le noir
Jalouses du vent rouge qui les frange
à demi
Tous ces éclats de toile semblent crier victoire
Les voiles savent bien qu’épures de bateaux
Et pilotes invisibles leur ont appris
Que dominer le vent chevaucher les tempêtes
N’est
rien d’autre qu’apaiser les ciels d’encre
N’est rien d’autre que rendre hommage
Aux soleils des passions et permettre aux marins
D’atteindre le cercle rouge
Image familière entrée
d’un autre monde
Porte d’un inconnu qui jamais ne se perd
Les voiles savent bien les vertiges des cycles
Elles savent très bien que l’orée de la nuit
Devance la soif du jour et le désir de
vivre
Elles savent très bien que ceux qu’on ne voit pas
Elles doivent les conduire vers l’île ultime
Et derrière cette île à la terre de jeunesse
Où du temps immobile naissent
les vents complices
C’est ainsi qu’elles reviennent d’au-delà l’horizon
Elles font de la douleur des souvenirs futurs
Et ramènent vivantes les ombres de mémoire.
Août 2013, Loctudy