Oiseaux de mer

Comment savoir si les oiseaux effleurent les nuages Ou si les nuages les caressent...

Ils tracent leur chemin

Minces fils à cisailler l’azur

Diagonales invisibles géométrie frivole

Ils sont les funambules du vent

Arpenteurs de lumière

Qui frôlent l’absolu du tranchant de leurs ailes

Lignes de pur hasard ou tracés d’avenir

Oiseaux de bon augure ou hérauts des tempêtes

Ils jouent aux parallèles sur la crête des vagues

Croisant à angle droit les voiles des bateaux

Les triangles s’emmêlent les lignes restent pures

Sur le brouillon des plages

Le bruissement soyeux le froissement des ailes

Nous apportent l’écho d’un très ancien royaume

Rythmé du pointillé de leurs cris discordants

 

 

Grands oiseaux rescapés des orages

Ivres de leurs glissades sur l’oblique de l’air

Ils sont buveurs d’azur ils sont buveurs de brise

Ils se laissent tomber vers les franges d’écume

Et les dunes qui vibrent au tempo du soleil

Et soudain l’ascension vers les failles du ciel

Là où le bleu s’entrouvre

Où l’impalpable portail de lumière

Leur donne accès à l’outre-azur

Il leur faut traverser la muraille invisible

Pour atteindre les cimes inconnues du monde

Où la beauté la perfection du vol

Sont l’élégance floue dans l’au-delà du bleu

Le ciel est leur domaine la mer est leur alliée

La terre n’est que contrainte et passage obligé

 

Il faut se résigner à descendre sur terre

Oublier l’horizon faire allégeance aux hommes

Il faut bien s’en aller courtiser les marins

Escorter les bateaux les suivre jusqu’au port

Se retrouver mendiants chaparder sa pitance

On pardonne aux crieurs qui signalent la terre

On pardonne aux voleurs pour la beauté du diable

 

 

Quand ils se font pillards au seuil de la criée

Ils se font sentinelles des digues

Oiseaux-liges des quais à la démarche gauche

Maladroits acrobates des mâts et des haubans

Ils assaillent les phares et frôlent les balises

Une rauque cacophonie de ricanements moqueurs

Ou d’appels au secours

Réclamant leur tribut du haut des bastingages

Jouant des ailes et du bec chiffonniers des entrailles

Voyous à la curée aux airs d’oiseaux de proie

Ils se battent souvent ils s’engueulent parfois

Du haut des réverbères

Rassasiés ou bredouilles quand les casiers sont vides

Ils poussent la goualante de la fin du banquet

Ils s’installent en rang comme sur des tribunes

On croirait assister au parlement des hommes

 

Et puis le soir venu ils vont s’en retourner

Jouer avec les nuages

Les ailes translucides sur le soleil couchant

Buveurs de vie buveurs de vent

Comment vraiment savoir s’ils se cachent pour dormir.

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.