Quelle mort de prime
Dans le vent d’ouest
L’exilé heurtant les jours délavés
Ou l’assassin aux yeux clairs
Laissant
sa trace
Sur les grèves bleues
Enfermées dans leur silence
Qui perce de prime le néant
Guetteur de la plus haute tour
Prophète de l’agonie des feuilles
Ou veuve de marin
Cherchant sa pitance au creux du lit clos
Quelle mort de prime
Notre
chair éparse
Billes d’agate échappées aux serments
Heurtant les parois du cercle
Avec hargne
Ou nos souvenirs clairs
Sur
les routes sonores
Que reste-t-il enfin
De cette chanson de brume
Apportée par bouffées
De ces confins perdus
Où
rament ouatées les galères
Où les voiles humides giflent
Les chairs flasques des condamnés
D’au-delà de ce pays d’eau et d’herbe
Que
ne traversent que les vierges
Promises au soleil des délivrances ?