Un 13 mai en France

Mercredi noir (2)

 Où il est prouvé qu’il suffit de trente secondes pour que des juges censés dire le droit et la justice perdent leur honneur et montrent leur courage.

Où il est prouvé que des politiciens censés défendre les citoyens et la démocratie partagent ce déshonneur et cette veulerie.

Où il est démontré qu’il est plus urgent de vendre des machines à tuer que de chercher les coupables de la mort de cinq marins bretons.

Où il est démontré que la vie de cinq hommes, le réconfort de leurs familles et amis, pèsent de peu de poids s’ils ne rapportent rien.

Où il est prouvé que les hommes de bonne volonté sont traités comme gens de peu par des gens de rien qui se croient gens de quelque chose.

 

Regardez-les venir avec leurs grands sourires

Ils ont foulé aux pieds la douleur des familles

Ils ont vite « oublié » les cinq du Bugaled

Ils n’ont jamais voulu entendre la parole

De tous les révoltés par leur indifférence.

Le mépris est une porte ouverte sur l’oubli.

 

Voyez-les s’avancer, cœurs durs et têtes hautes

Ecoutez ce qu’ils disent, hypocrisie, mensonges,

« Nous avons essayé, vraiment tout essayé »

Mais la raison d’Etat empêche d’enquêter

Et la loi du silence implique de se taire.

Dire qu’il s’est trouvé des marins pour le faire

Et jeter à la mer le code de l’honneur.

 

La honte du mensonge et de la lâcheté

Elle s’affiche au front comme une estafilade

La vergogne et la tique sont deux vieilles amies

On a beau arracher

Et faire des efforts pour ne plus y penser

Tant que la tête reste elles pourrissent le sang

Et le venin subsiste et la rougeur persiste.

 

Il va venir un temps,

Demain sera décembre.

 

Voyez-les s’avancer, voilà qu’ils nous courtisent,

Effacés les onze ans de vide et de douleur

On ne sait pas le poids de onze années de larmes,

Onze années de combat, d’espoir, de déceptions,

Onze années de mensonges, onze ans de faux-fuyants,

Onze ans d’intérêt feint et de fausses promesses,

On ne saura jamais

Pourquoi tous ces messieurs ont joué un double jeu

L’air de la trahison pour les gens de la mer.

On connaît des pêcheurs qui sont encore en vie

Mais meurent à petit feu

On connaît des pêcheurs qui ne sont plus en vie

Mais qu’on a tué deux fois.

Heureusement qu’il y eut quelques « Mère Courage »

Pour faire contrepoids aux lâches abandons

Au silence piteux des ministres bretons.

Nous vous voyons venir avec vos grands sourires pour les grandes manœuvres.

 

Demain sera décembre

Bon mois pour les bilans, les retours en arrière.

En attendant…

C’en est fini pour vous du bon sommeil des justes

Ministres du mépris, juges d’iniquité, avocats du mensonge,

L’histoire s’est écrite au jour le jour.

Nos jeunes savent lire.

Nous ne cèderons pas.

 13 mai 2015 : non-lieu

 

 

 

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.