Au secours ! En français s’il vous plait !
Le texte qui suit n’a pas de réel point commun avec les autres. Il est plus polémique. Il est le résultat d’une
colère sans cesse alimentée par les journaux / magazines / radios et télévisions dont les employés s’ingénient à truffer ce qu’ils disent de mots anglais, souvent mal maitrisés, parfois fabriqués,
quasiment toujours mal prononcés, ce qui fait que le ridicule le dispute à l’inepte.
Nous sommes à une époque où s’inscrivent dans l’histoire de justes combats pour empêcher
la disparition de nos langues régionales, un patrimoine qui doit rester le vecteur de nos diverses cultures. Ce sont elles qui font la richesse de notre pays.
Ce combat doit aussi être mené et s’élargir de toute urgence,
à la défense du français dénaturé par l’invasion d’expressions et de mots anglo-américains. Ce mélange nuit aux deux langues car il met l’une en danger tout en massacrant l’autre.
Le drame de cette insidieuse « colonisation » est que les colonisés sont consentants, s’en font même les tristes collaborateurs, voire les artisans zélés. On parle d’ « exception
culturelle ». Saura-t-elle se défendre face au rouleau compresseur de l’argent venu d’ailleurs ?
Ce jargon franco-anglais (globish ?) est un cheval de Troie qui va miner notre culture, nos valeurs, notre style
et nos choix de vie car il est évident que les dangers qui nous guettent dépassent largement le cadre linguistique.
Le Parlement français a voté une loi dite « Toubon » en 1994. « Nul n’est
censé ignorer la loi ». A quand sa mise en application ? ? Ou alors, et nous sommes coutumiers du fait, à quand une autre loi pour la faire appliquer ?
Le texte qui suit est peut-être le
reflet de ce qui nous attend dans quelques années. J’espère simplement que l’avenir me donnera tort.
Pour la défense du français
Histoire d’un movie tycoon et d’une jeune Frenchie.
Marmaduke est un habitué du backstage, un story writer, producer de génie, world master du story-telling.
Just after son coming-out, où il avouait qu’il avait épousé une reine de la jet-set, il osa tenter le spin-off d’un one-man-show avec une star de l’Actor’s Studio interprétant « le journal d’un
fou » de Gogol.
Puis il se fixa un autre challenge, narrer l’histoire d’une fashion-victim française, victime d’une overdose de cocooning.
Voici le best-off de cette longue histoire.
Lorsque Sue Ellen
quitta le nid cosy (L-O-L), elle se posa la question: « to be or not to be » mais surtout « what to be »
Elle établit alors une wish-list. Comme elle avait un côté glamour, et pas mal de
sex-appeal, elle tenta une carrière de top-model, en commençant par courir les castings et en posant dans des work-shops (porno-soft of course), mais elle était trop borderline, yuppie tendance punk. Elle se voyait déjà queen
des snapshots full-frame, mais elle dut se résoudre à présenter ses selfies aux fashion-mags. Failure. Elle se mit alors à hanter les fashion-weeks worldwide et engagea un coach pour qui les catwalks n’avaient pas de secrets.
Il conseilla le power-walking (You know what, dolly, plus slim tu serais mieux. Pense à la Shrimp.) Total failure.
Mais elle engrangea tellement de smiles pendant ses voyages qu’elle finit par avoir des gifts et des free tickets. Malheureusement,
once again, total failure.
Elle s’inscrivit à un think tank pour advanced teenagers et elle tenta le crowdfunding. Elle voulait s’acheter un bus pour démarrer un restaurant on wheels. Elle adhéra au Street Food en mouvement
créé par un famous top-chef, se mit aux hamburgers, cheese and country-burgers, french-burgers with foie gras, chicken nuggets meat-free et même des french frites. Malheureusement le bus fit un (nervous) breakdown (L-O-L), ses parents ayant
été ruinés par des rotten investments (d’autres les disent victimes des subprimes et propriétaires de lofts in time-share (invendables) elle se trouva à court de cash (short of…).
Elle se lança
alors dans la chanson « heavy metal ». Elle se voyait déjà au top des playlists, présentant son single en prime-time en dansant le twerk avec son guitar hero, le king du riff.
Elle était sûre que
cela lui conviendrait mieux qu’une French Business school, débouchant sur un French degree mais finissant dans le corporate, des journées entières enfermée dans un open-space (joke). Total failure, the return.
Grâce
à ses smiles et aux offres low-cost, elle adopta la technique du couchsurfing pour visiter son home country. Elle en devint totalement addict, privilégiant les séjours chez les elderlies. Malheureusement elle était aussi junkie,
portée sur la coke et les cocktails. Elle se la joua fun en s’adonnant au streaming sur son laptop, au binge watch, au binge drinking, ce qui la laissait crazy et off-limits. Elle se rendit coupable de p’tit vieux bashing ce qui la conduisit
en prison. The end. Nearly.
Marmaduke eut vent de cette failure story. Il fit de ce feel-bad movie une princess story. Il compte d’ailleurs en faire un remake (feel-good movie of course) ou alors un biopic. Nous ne connaissons pas les intentions
du screen genius.
Longue vie au French Language !!!
Tous ces termes ont été glanés en l’espace d’une semaine dans quelques journaux régionaux et nationaux à
l’usage des lecteurs francophones.
Texte écrit par professeur d’anglais retraité, donc peu suspect d’anglophobie.