Un manteau trop grand

Un alcool orphelin,

Un dé à coudre de réconfort,

Un océan de détresse.

Musique en sourdine aux accords élimés.

Pour regards dans le vague et frissons de silence,

Pour les absents au monde exilés vers la nuit,

L’encre noire solitude sur les Unes du soir

L’angoisse de l’heure bleue, l’errance de fin de jour.

Un quartier désert où chuchotent les téléphones

Où les girafes tendent

Leurs longs cous électriques.

Des avenues sodium baignées de lueurs jaunes

Et des halos de brume qui conduisent ailleurs,

Pointillés de lumière qui se fondent là-bas

Ou branches de tenailles qui sectionnent l’espoir ?

Les phares sont inutiles quand les barques dérivent.

La nuit se cadenasse dans le corail des bronches

Qu’ils sont loin le jardin et la joie des enfants

Et ce visage flou qui ne s’efface pas,

Les souvenirs rapaces lacèrent les épaules

Estafilades où le présent verse ses grains de sel.

Incessant ressac des jours revisités.

Un homme au bout du compte

De ces heures hirsutes où la pensée titube.

Dans la nuit couleur de chien, douleur de chien,

Un homme à bout de forces, à bout de lendemains,

A bout de volonté pour entrebâiller l’aube

Aux gestes incertains par défaut de pratique.

Un manteau gris trop grand.

Les reflets sont éteints et la lumière est mate

Sur les pavés glissants qui vont jusqu’au canal.

 

Le sable de l’espoir a fini de couler.

Un jour se lève, à la chair éclatée de grenade…

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.