Un alcool orphelin,
Un dé à coudre de réconfort,
Un océan de détresse.
Musique en sourdine aux accords élimés.
Pour regards dans le vague et frissons de silence,
Pour
les absents au monde exilés vers la nuit,
L’encre noire solitude sur les Unes du soir
L’angoisse de l’heure bleue, l’errance de fin de jour.
Un quartier désert où chuchotent les téléphones
Où les girafes tendent
Leurs longs cous électriques.
Des avenues sodium baignées de lueurs jaunes
Et des halos de brume qui conduisent ailleurs,
Pointillés de lumière qui se fondent là-bas
Ou branches de tenailles qui sectionnent l’espoir ?
Les phares sont inutiles quand les barques dérivent.
La nuit se cadenasse dans le corail des bronches
Qu’ils sont loin le jardin et la joie des enfants
Et ce visage flou qui ne s’efface pas,
Les souvenirs rapaces lacèrent les épaules
Estafilades où le présent verse ses grains de sel.
Incessant ressac des jours revisités.
Un homme au bout
du compte
De ces heures hirsutes où la pensée titube.
Dans la nuit couleur de chien, douleur de chien,
Un homme à bout de forces, à bout de lendemains,
A bout de volonté pour entrebâiller
l’aube
Aux gestes incertains par défaut de pratique.
Un manteau gris trop grand.
Les reflets sont éteints et la lumière est mate
Sur les pavés glissants qui vont jusqu’au canal.
Le sable de l’espoir a fini de couler.
Un jour se lève, à la chair éclatée de grenade…