Lorsqu’il fut parvenu au plus haut des falaises
Il ne vit que son image d’homme
Qui regardait la mer
Qui
embrassait l’éternité dans le ventre du monde
Ce qu’il disait ce qu’il imaginait
N’était que cette vague qui déferlait
Refluait il n’était que le prisme
Qui réinventait l’image de la vague
Image de la mer duale de plénitude
Un miroir
de complicité
Qui brutalement arborait le masque de la peur
Une peur qui tenait à la régularité du temps
Une fatalité
rationnelle d’où jaillissait l’inexplicable
Il savait que cette image était
Ce qu’il devait atteindre, la vérité
Au
cœur du roc et de l’écume
Et qu’il ne l’atteindrait
Qu’après s’être dissous dans ce qui n’était
Que l’écho de ses imaginations d’enfant
Il se dit voilà le présent et l’avenir mélangés
Le passé n’était
ni violence ni regret
Il existait parce qu’il transgressait les règles
Qu’il inventait un temps
Qui ne reconnaissait comme soumission
Que le bruit du ressac
Il savait que s’il arrêtait son regard
A la frange des vagues
Il bloquerait le vertige
du monde et le sien
Il survolerait le bruit de la mer
Et le dominerait avec un cri d’oiseau vainqueur
Il le domptait dans un espace improbable
Et trouvant le noyau et l’âme
De sa quête violente
Il sut que ce qu’il voyait et entendait
Suffisait
à vivre et à survivre
Cette beauté à la fois visible évidente
Inventée et reconstruite lui donnait le droit
De
marcher sur le chemin des jours
Ce qu’il voyait et pouvait décrire
Se transforma en aveuglante lumière
Alors il sut ce qui lui
était offert.