Destins tracés

Le soleil couchant a déserté l’asphalte

L’heure hécatombe allume ses brûlots

Se farde de néons qui barbouillent la nuit

Le crépuscule cède aux vagues de l’obscur

L’heure des rois de paille

Rois des angles sombres

Seigneurs des escaliers

Des cages d’ascenseurs

Maîtres d’un piètre fief

Où le sang fait décor

Où les vertiges mentent

Petits chefs en rade de la vie

Armés et désarmés

Leurs regards se fissurent

Comme des lambeaux d’affiches

Ils bégaient des rêves qui ne vivront jamais

Désirs inaboutis sans aucune substance

Un petit jeu de fantômes

D’échanges furtifs

Silhouettes brouillées aux gestes de sicaire

En attente de l’heure

Heure de mort et de haine

Bras tendus jaillissant des vitres baissées

Zigzag de scooters

Qui portent la mort en croupe

Soudain

Un révolver qui bafouille à voix haute

Et tue de deux impacts

Au ventre d’un rictus

Une seule équation

A eux la belle vie aux autres la mort sale

Lorsque la mort est floue on dirait qu’elle sourit

Vient la lueur du jour

Sur matins verrouillés

Hantés par des visages qui peuplaient la nuit brune

La violence n’est rien que masque d’ignorance

La haine les mots recuits les mots sans phrases

Les mots crachés

Ne donnent pas sens au monde

Morts-vivants d’une vie en pointillés

Le temps devient poudre dans le sablier de leurs mains

Le temps devient crue dans les lits de leurs veines

Le néant de leurs yeux a l’air d’une question

Le fracas de la haine. Un moment de silence

Puis l’après de l’absence.

Mais les vivants se taisent

Les morts se perdent dans leur nuit sans mémoire.

Commentaires

29.04 | 19:58

https://www.youtube.com/watch?v=VE5svVTDuMU

15.05 | 10:49

Merci pour cet hommage à nos disparus . Le bigouden est têtu et l'injustice le révolte.C'est pourquoi nous continuons notre combat pour la vérité.